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Fusion

Evevincent
11 février 2018
Fusion

Inspiré d'une histoire de Domi Dupon sur :
http://revebebe.free.fr/php3/hisframe.html


Lorsque les secours arrivèrent, ils ne purent rien faire pour le conducteur.
L'airbag ne s'étant pas déclenché, le volant lui avait enfoncé la cage thoracique.
Les côtes brisées avaient dû perforer le cœur, provoquant une mort instantanée ou presque.

La passagère avait eu plus de chance : l'airbag et la ceinture avaient joué leur rôle protecteur.
Elle s'en tirait avec une épaule amochée, de nombreuses contusions sur tout le corps ainsi qu'une grave commotion cérébrale qui avait obligé les médecins à la maintenir dans un coma artificiel durant plusieurs jours.
Sans conséquence « du moins physique » pour son avenir.

____________________________________________________________

« - T'es chiante. Ta mère, y'en a... Merde, il fait quoi ce con ?

Telles avaient été mes dernières paroles avant le choc.
J'ai bien cru que ma dernière heure était arrivée quand ce crétin a brûlé le stop, mais apparemment les airbags ont fait leur boulot.

Je ne pouvais pas bouger.
Merde ! Je suis quand même amoché !

J'ouvre les yeux.
Où suis-je ?
Pas dans la voiture.
Hosto, certainement.
De telles couleurs merdiques, ce ne peut-être que ça.

Et Ève ?


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Il doit bien y avoir quelqu'un dans cette turne ! »

Vincent appela, cria aussi fort que lui permettait son état.
Ses paroles résonnaient dans son crâne mais aucun son ne semblait sortir de ses lèvres.
Il voulut tourner la tête mais une espèce de minerve la maintenait, les yeux au plafond.

« Je dois avoir les oreilles bouchées.
Où est le bouton d'appel ?
Merde, merde et merde.
Putain de connard de chauffard !
Il y a quelqu'un ?
Où est ma femme ? »


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Ils étaient mariés depuis longtemps et s'aimaient toujours.
Il lui avait toujours été fidèle s'il exceptait les quelques coups tirés en bordée, les one-shots et les diverses rencontres au gré des congrès.




Tout ça ne comptait pas, il n'avait jamais eu de liaison longue et sérieuse.

« Où est-elle ?
Je veux la voir ! »

Ses cris résonnaient dans sa tête mais rien ne troublait le silence de la chambre.
Il entendit la porte s'ouvrir puis se refermer.
Une infirmière ou un médecin ?
Ou Ève ?
Il allait enfin avoir des nouvelles.
Ni l'un, ni l'autre.
Un visage entra dans son champ de vision.
Paul, son ami Paul. Son meilleur ami !

- Mon amour, tu m'as fait si peur...


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« Qu'est-c e qu'il raconte ?
Comment il m'appelle ?
Je rêve ! »

- Oh, Paul !

« Ève ! Ouf, elle est vivante !
Attends, ce salaud l'appelle « mon amour » et elle ne réagit pas !
Qu'est-ce qu'il fait ?
C'est pas vrai !
Il ne va pas m'embrasser sur la bouche.
Si ! Là, c'est le délire total !
Il ne m'embrasse pas, ce con, il me roule une pelle et avec la langue !
Je n'y crois pas, j'ai ouvert la bouche !
Arrête, mec, j'suis pas pédé !
C'est quoi ce rêve à la con ?
Un rêve ; non, plutôt un cauchemar ! »


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Ses mains s'approchèrent du visage de Paul et le repoussèrent.

« Mais... mais, ce n'est pas... Je n'ai pas des mains de gonzesse !
Putain, cette bague !
Ève, ce sont ses mains ! »

- Paul, ce n'est pas le moment !
- Je sais, Amour. Pardonne-moi.
- Je ne l'aimais plus...

« C'est de moi dont elle parle ! »

- ...mais je l'ai aimé longtemps ! C'était un bon mari.

« C'était ? »

- Avec les cornes qu'il te faisait porter ? Tu parles d'un bon mari !

« Il se mêle de quoi, Paulo ?
Et il va lâcher ma main ? »

- Il n'a jamais pu la garder dans son slip ! Faut dire qu'il sait y faire... enfin, qu'il savait...
- Tu parles. Un coureur de jupons, un Don Juan de fête foraine...!

« Attends que je me rétablisse, je vais lui casser la gueule à ce connard ! »

- ... resté fidèle !
- Oui mais avec lui c'était l'ascenseur pour le paradis à chaque fois, et sans escale !




« Ah ! quand même ! »

- ... presqu'aussi bien qu'avec toi !

« La salope !
Je dois être dans le coma.
Quand je lui raconterai, elle va bien rigoler.
Coucher avec ce ringard de Paul...! »


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- S'il nous entendait...
- Où il est, il n'entend plus rien. À moins que l'enfer existe !
- Paul, tu es vraiment méchant !
- Arrête, Amour. Je sais qu'il ne faut pas dire du mal des morts, mais je ne comprends pas comment...

« Mort ?
Là, mon Paulo, t'as tout faux !
Je suis bien vivant et je vais te le prouver ! »

Il planta férocement ses ongles dans la paume de la main qui tenait la sienne.

- Aïe ! Tu m'as fait mal ! Je saigne. Tu m'as pas raté, Amour.

« Ah ! T'as vu, camarade ?
Je ne suis pas si mort que ça ! »

- Je suis désolée mon chéri. Je n'ai pas voulu faire ça. Ce doit être une réaction nerveuse de mon organisme.

« Réaction nerveuse, mon cul !
Tu vas voir... »

Il réessaya, mais sans succès.

- Ce n'est rien. Je n'aurais pas dû dire du mal de ton mari alors qu'il n'est pas encore enterré.

« Enterré !
Puis quoi encore !?
Je vais me réveiller et m'apercevoir que tout cela est un cauchemar. »


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La porte s'ouvrit de nouveau.

- Excusez-moi. Je viens pour les soins. Je vous demanderai de...

____________________________________________________________

Son rêve s'était brutalement interrompu.
Lorsqu'il se réveilla, il faisait nuit noire.
Seule, une veilleuse de sécurité brillait.

« Bizarre, ce rêve !
Peut-être pas si bizarre que ça en fait.
Mon inconscient avait peut-être fait des siennes.

Certains gestes de Paul, des chuchotements au téléphone, des discussions qui s'interrompaient quand j'arrivais et, surtout, son comportement au pieu.
Depuis plusieurs mois, c'était toujours moi qui prenais l'initiative.
Quand il s'agissait de me faire une fellation, elle n'y mettait plus le même enthousiasme.
Il ne fallait plus lui demander d'avaler et, encore moins, de me laisser la sodomiser.




Pire, ses sécrétions de cyprine avaient nettement diminué.

J'avais mis ça sur le compte d'une fatigue passagère.
Je n'avais aucunement envisagé l'option « amant ».
Pourquoi envisager cette option, alors qu'elle avait tout ce qu'il fallait à la maison ?
Il va falloir qu'on en parle. »

Vincent souleva son bras en se disant :

« Comment ai-je pu prendre ça pour...
Oups ! C'est quoi ce machin ?
Mon cauchemar recommence !
C'est dingue, ce truc ! »


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Il contemplait, effaré le bras d'Ève.
Il essaya de soulever l'autre bras, mais il constata qu'il était immobilisé.
De sa main valide, il vérifia : tout son bras droit était immobilisé.

Dans cette palpation, son poignet avait rencontré une protubérance qui n'avait rien de commun avec sa poitrine, mais beaucoup plus avec celle d'Ève.
Après un blanc, sa main remplaça son poignet.
Du bout des doigts, il dessina le contour du sein.
Il le connaissait bien, ce sein droit.




Lorsque sa femme s'allongeait, il aimait glisser ses doigts sous le mamelon, le remonter et jeter son pouce sur le téton pour le titiller.
Ses gestes suivaient sa pensée et, sans même qu'il le décide, son doigt tournait autour du bouton qui durcissait à ce contact.
Ce bouton, il le reconnaissait sans problème, il l'avait tellement pratiqué.
Ce bouton, si ridicule au repos, parfois dissimulé dans le sein, triplait ou quadruplait de volume lorsqu'il était sollicité.

Justement, là, il prenait des proportions intéressantes.




Une altération dans sa respiration l'incita à poursuivre.
Du sein droit, il passa au gauche.
Le geste, curieux à l'origine, se transformait peu à peu en caresse.

Il ne se préoccupait plus de savoir s'il rêvait ou pas.
La situation le troublait.
Il n'avait plus aucun doute : il s'agissait bien du corps de sa femme.
Et pour le faire réagir, il connaissait toutes les ficelles.

À regret, sa main délaissa son premier objectif pour glisser doucement sur le ventre.
Lorsque, du bout des doigts, il chatouilla, au travers de l'étoffe de la chemise d'hôpital, les premiers renflements de la chatte d'Ève, son souffle s'accéléra.




Il sursauta.
Ses jambes, dans un réflexe, se resserrèrent.

- Mais qu'est-ce que je fais ?

Ces paroles résonnèrent dans la pièce vide.
La main se retira.
Vincent essaya de la ramener sur son sexe.
Impossible.

« C'est quoi, ce rêve à la con où je ne peux même pas faire ce que je veux ?
Ou alors ce n'est pas un rêve, et je partage, par je ne sais quelle manigance du diable, le corps d'Ève. »


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La respiration d'Ève s'apaisa et, de nouveau, toute sa pensée consciente s'effaça.

____________________________________________________________

Lorsqu'il se réveilla et qu'il réintégra son « rêve » (il ne savait plus trop), le médecin était à son chevet.

- Vous avez eu de la chance, Madame, l'airbag vous a sauvé la vie.
- Mon pauvre mari n'a pas eu cette chance, sanglota-t-elle. S'il avait fait réparer cet airbag...

Vincent sentit une main se poser sur son bras valide.
Sans doute le toubib.

- Nous allons vous enlever la minerve dès aujourd'hui, votre colonne vertébrale n'a pas été touchée. Sinon, tous les examens que nous vous avons fait subir ne montrent rien d'anormal. Vous vous en tirez avec une fêlure à l'épaule.
- Alors je vais pouvoir rentrer chez moi ? Il faut que je m'occupe des obsèques de mon mari.
- Nous vous gardons encore 24 heures en observation et normalement, si tout va bien, nous vous libérons.
- Merci, Docteur.
- Je vais vous laisser. Je crois que vous avez de la visite.

Exit le docteur.


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- Salut, toi ! Tu sais que t'as eu une chance de cocue ! Oups...
- Arrête, Marlène ! Tout...

« Marlène, cette salope !
Celle-là, je l'aurais bien baisée !
La meilleure amie de ma femme.
C'est ce qu'elle m'a balancé, quand nous nous étions retrouvés collés l'un contre l'autre dans sa salle de bain, le jour de l'anniversaire de son mari (elle était blonde à l'époque !) : « Ève est ma meilleure amie. »




Une salope !
Une salope avec des seins à faire bander un moine, et un cul XXL...
Un de ses seins frôle mon bras quand elle embrasse Ève...
Je me sens tout émoustillé. »




- ... chance. Ça me fait drôlement plaisir de te voir. J'en suis toute remuée.
- Alors, enfin débarrassée de ton queutard de mari ?

« Et allez !
Je veux parler au scénariste de mes rêves ! »

- Marlène !
- Ne joue pas les vierges effarouchées : t'en avais marre de ce connard.
- Je ne sais pas. Tu as raison, j'en avais marre, mais maintenant qu'il est mort, je ne sais plus.

« J'vais finir par y croire ! »

- Il n'avait pas que des mauvais côtés.
- Un peu obsédé, quand même ! Je peux bien te le dire, maintenant, mais l'an passé, pour l'anniversaire de Jacques, si je m'étais laissée faire ! Et dans ma salle de bain !...


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« La garce !
Elle était rentrée dans la pièce alors que je me lavais les mains après avoir satisfait un besoin naturel.
Cash, elle s'était plaquée contre moi et m'avait roulé la pelle du siècle.
Mon moteur avait démarré au quart de tour.
Mais là, après m'avoir allumé, elle m'avait repoussé : « J'en crève d'envie mais je peux faire ça à ma meilleure amie » avait-elle dit alors que ma menotte malaxait sa chatte au travers de sa jupe. »


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- ... bien eu tort. Entre toutes mes cornes, celles que je t'aurais dues, ma chérie, m'auraient été sacrées.
- Comment as-tu pu supporter tout ça ?
- Les premières fois, j'ai failli, naïve que j'étais, retourner chez ma mère. Mais à ce moment je l'aimais, et au pieu, c'était le pied !

« On me reconnaît quand même certains mérites... »


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- Et Vincent a toujours bien gagné sa vie. Je n'étais pas obligée de travailler et il ne regardait pas mes dépenses.

« À quoi ça tient, l'amour ! »

- Je ne t'aurais pas crue si romantique !
- Ensuite, ces dernières années, je pouvais avoir mal à la tête autant que je voulais sans avoir des problèmes de conscience.

« Vraiment toutes des garces ! »

- Et quand je l'ai trompé avec Paul, j'ai prétexté la fatigue !


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« Ça, tu vas me le payer !
Tout de suite ! »

Il projeta la main valide qui vint claquer sur la joue d'Ève.

« Ça marche ! »

- Qu'est-ce qui te prend ?
- Je ne sais pas ! Ça fait peur. J‘ai eu l'impression que quelqu'un commandait à mon bras. Déjà hier, avec Paul !

« Il va falloir t'y faire, espèce de garce !
Je vais t'en mettre une deuxième, ça t'apprendra. »

Mais la tentative échoua.
Comme quand il l'avait caressée ; elle avait pris conscience de ce qui se passait et avait repris le contrôle de son bras.

« Il faut que j'arrête, je commence à analyser ça comme si c'était la réalité !
Tu rêves, mec ! »


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Les deux femmes continuèrent à bavarder un long moment.
Marlène rassura Ève sur cette gifle qui devait être un geste réflexe, séquelle probable de son accident.

Lorsqu'elle partit, elle se pencha de nouveau pour embrasser sa copine.
Vincent ne put résister : il lança la main droite vers son fessier dans une caresse dénuée de toute équivoque.
Il s'attendait à une réaction ; il fut déçu : non seulement Marlène ne broncha pas, mais elle prolongea intentionnellement le contact.




« Intéressant... »

____________________________________________________________

Vincent perdit de nouveau conscience peu après le départ de Marlène.
Il se réveilla pour le « déminervage ».

Il put enfin regarder autour de lui, constata qu'il n'y avait rien d'intéressant à voir.
Il se rendormit et émergea pour plusieurs autres visites sans intérêt qui se succédèrent.

Durant ces visites, Vincent cogita.
L'idée qu'il était mort et qu'il squattait le corps de sa veuve prenait corps progressivement.
Il trouvait assez cocasse d'entendre ses proches dire ce qu'ils pensaient de lui.
Était-il un hôte inerte ou pouvait-il agir ?
À trois reprises, le corps d'Ève lui avait obéi avant qu'elle ne s'en rende compte.
Il y avait un truc à creuser.

La venue de Paul, l'amant de sa femme et, accessoirement, son meilleur ami le tira de ses réflexions.
L'intrus se pencha et, sans gêne aucune, embrassa goulûment Ève.


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« Il pue de la gueule ce porc !
Et en plus il me... lui met la main sur la chatte !
Ben voyons !
Sans gène, il n'y a pas de plaisir ! »

Ce qui mettait particulièrement en rage Vincent était de sentir le corps de sa femme réagir au baiser, à la caresse : un certain alanguissement, une moiteur suspecte entre les cuisses.

« Ce n'est pas possible, il veut lui récurer les amygdales ! »




Vincent n'en pouvait plus : cette langue qui fouillait la bouche d'Ève et qui lui provoquait des picotements dans tout le corps, c'était trop.
Il mordit... sans retenue.

- Mais tu es folle ! cria Paul en se jetant en arrière.
- Je suis désolée. Je ne sais pas...
- Hier, tu me massacres la main et aujourd'hui la langue. Si tu ne veux pas, il faut...
- Mais non mon chéri. Je ne suis pas à l'aise ici. Et j'ai l'impression que ce n'est pas moi qui fais ça ; enfin, je veux dire que...
- Tu vas me dire que c'est le fantôme de ton cocu de mari !?

« Ta gueule, connard ! »

- Ta gueule, connard !
- Quoi ? Tu me traites de connard ?

« Casse-toi ! Tu me les brises ! »

- Casse-toi ! Tu me les brises !

Paul fut sur ses pieds avant qu'Ève réalise ce qu'elle avait dit.

- On croirait entendre ton mari. Ne t'en fais pas, je me casse et tu n'es pas prête de me revoir.

Il sortit en claquant la porte.
Ève éclata en sanglots.
Vincent n'en revenait pas : il avait parlé à travers elle... et par deux fois.

- Mais pourquoi j'ai dit ça ? Pourquoi ?

« Ce n'est pas toi, ma chérie.
C'est moi ! »


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Son corps se tétanisa.

- Hein ? Vincent ? Tu... Ils m'ont dit que... Tu n'es pas mort ?

Ève s'agitait, regardait dans tous le sens en appelant :

- Vincent ! Montre-toi ! Vincent !

Une infirmière, alertée par le bruit, déboucha dans la chambre.
À sa vue, Ève se calma.
Elle lui raconta qu'elle avait fait un mauvais rêve.
Elle n'avait pas envie de passer pour une folle.




Lorsque l'infirmière eut quitté la chambre, elle reprit son soliloque, mais dans sa tête.
Vincent le sentait à la tension qui habitait son corps, mais sans savoir quelles pensées l'habitaient.
Il n'en revenait pas : elle l'avait entendu.
Du moins, il en avait eu l'impression.

« Essayons. Chérie, je suis là. »

Pas de réaction !
Il recommença plusieurs fois.
Il avait dû se tromper.
Pourtant...
Il avait l'impression que l'emprise qu'il avait sur Ève augmentait, mais il fallait qu'elle soit concentrée sur quelque chose ou détendue.

____________________________________________________________

L'après-midi se termina sans fait notable.
Lorsqu'elle s'endormit, Vincent prit un sein dans sa main.

Il resta immobile un certain temps.
Il ne voulait pas se précipiter mais garder le contrôle.


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Il prit en tenaille entre l'index et le majeur le téton que le simple contact de sa paume excitait.
Au léger mouvement qu'il exerçait, le téton durcissait et gonflait.
Il changea de sein puis, toujours avec la même prudence, il passa alternativement de l'un à l'autre.
Ève gémissait doucement sous la caresse mais, contrairement à la fois précédente, ne se crispait pas.


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« Tu aimes ça, ma chérie ? Hein, tu aimes que Vincent te caresse ! »

- Oui mon chéri ! murmura-t-elle. C'est bon. Il n'y a que toi pour me caresser comme ça.

Il n'était pas fou : elle lui répondait.

« Tu veux que je descende plus bas ? »

Pas de réponse.
Il n'entendait pas ses pensées.

« Dis-moi que tu as envie que je continue. Dis-le-moi à haute voix. »

- Oui, mon Vincent, continue ! Descends plus bas ! Viens cajoler ton petit chat.

« Tu sens ma main sur ton ventre ? »


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Après un rapide adieu aux deux tétons tendus, la main glissa sur le ventre en une descente slalomée pour s'arrêter une nouvelle fois à l'orée de sa chatte.
Se débrouillant comme il pouvait, il posa sa paume à même la peau.

Trois doigts s'insinuèrent sous la culotte.
Les jambes s'ouvrirent.
Il n'y était pour rien.
L'index et l'annulaire s'insinuèrent dans cette vallée ainsi créée, frôlant et refrôlant un clitoris qui venait à sa rencontre.


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« Humm ! J'ai toujours adoré ton gros bouton ! »

- Vincent, masse-le bien. Il va encore durcir. Mais fais attention à mes ongles.

Ève avait toujours eu des ongles longs et acérés.
Il adorait quand elle lui labourait le dos pendant qu'il la besognait.
Lui les avait ras et, pris dans son délire érotique, il avait complètement oublié que la main qu'il utilisait était celle de sa femme.
Il l'avait sans doute griffée.

« Je suis désolé, mon ange. Je vais faire attention. »




Ève ne répondit pas.
Elle gémissait doucement.
Il savait comment la faire jouir.
Lorsqu'elle commençait à gémir, il ne fallait pas perdre de temps et ne pas se rater.
Il savait comment la faire décoller sans coup férir.

Il plaça sa main de telle façon que le majeur la pénétrait, l'annulaire jouait avec son petit trou tandis que le pouce prolongeait le harcèlement de son clitoris encapuchonné.




Les gémissements s'amplifièrent ; son bassin tanguait tel un chalutier sur une mer agitée attendant la vague qui le ferait chavirer.
Le point d'orgue, en quelque sorte.

Le compte à rebours pour un orgasme grand format ayant débuté, il appuya fortement son annulaire contre son anus.
Lorsque celui-ci, totalement détendu, accepta l'intrusion, une série de contractions autour de la première phalange annonça la mise sur orbite.


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Après le reflux du plaisir, au lieu de la plénitude attendue, il sentit son corps se tendre et un bouillonnement dans son cerveau.

« Je suis folle, ce n'est pas possible autrement.
J'entends des voix. Et j'imagine que Vincent me fait l'amour. »
« Non, tu n'es pas folle. Je te parle. »
« Mais tu es mort... Tu es mort, salaud ! »
« Je sais, je suis mort mais je suis dans ta tête. »
« Ce n'est pas possible ! »
« Tout à fait d'accord avec toi ! Totalement impossible, mais c'est ainsi ! Je n'ai aucune explication, ma chérie. »
« Et dire qu'on s'est toujours foutu de la gueule de Jeanne d'Arc ! Vincent, tu étais jaloux de Paul, c'est pour ça que... »
« ... que je l'ai mordu et griffé ? Oui ! »
« Oh mon chéri ! Tu avais tort, je jouais avec lui. C'est toi aussi qui as mis ces paroles dans ma bouche ? »
« À ton avis ? »
« Tu ne m'as fait dire que ce que je pensais. »
« Toutes des garces ! »


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Elle n'avait plus besoin de verbaliser, simplement de penser, et il l'entendait.
Ils « discutèrent » ainsi fort tard dans la nuit avant qu'Ève ne finisse par s'endormir.

____________________________________________________________

Le lendemain matin, Vincent s'éveilla alors que Marlène pénétrait dans la chambre.
Son rythme biologique ne correspondait pas et n'avait jamais correspondu avec celui de Marlène.
Elle se levait aux aurores.
Lui, avait plutôt tendance à faire la grasse matinée.
Cette habitude semblait perdurer dans l'au-delà.

- Bonjour, chérie.




Marlène se pencha pour embrasser Ève.
Il voulut lui mettre la main aux fesses.
La veille, elle avait apprécié.
Son temps de réaction trop long l'en empêcha.
Ce n'était que partie remise.

- Comment vas-tu ?

Et Ève d'expliquer qu'elle avait rompu avec Paul, arrangeant un peu l'histoire pour s'en sortir à son avantage.
Elles papotèrent un moment de tout et de rien.

Pendant ce temps, Vincent matait Marlène avec concupiscence.
Il la trouvait vraiment belle et « bandante ».


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Pourtant, elle portait une robe qui, si elle ne parvenait pas à occulter sa sculpturale poitrine, n'en était pas moins assez sobre.
Mais sa position, assise de biais par rapport au lit, jambes croisées, l'étoffe prête à rompre de sa robe épousant étroitement ses formes voluptueuses aurait échauffé n'importe quel mâle.

Ève ne put s'empêcher de parler des évènements de la soirée précédente :

- Tu sais, j'ai fait un drôle de rêve.

Profitant du mode « confidence » adopté par sa femme, Vincent se posta derrière Marlène et posa la main sur sa jambe.
Celle-ci ne broncha pas.


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- Vas-y, raconte.
- J'ai rêvé que... Tu ne vas pas me croire... C'était trop bizarre, ça paraissait si réel...

« Mais c'était réel, mon amour ! »

Ève se figea.

« Ben oui ! Même que tu as aimé, ma chérie ! »


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La main se crispa haut sur la jambe de Marlène.
Elle était tétanisée.

- Ça ne va pas, bébé ? interrogea Marlène, anxieuse, en posant sa main sur celle de son amie.
- Si, si, une douleur subite, se reprit Ève. Ça va mieux.

Par on ne sait quel miracle, les deux mains avaient opéré un changement de jambe et avaient atteint la lisière de la jupe.
Vincent, incapable de dire qui avait effectué cette manœuvre, en profita néanmoins pour glisser un doigt sous le vêtement.
La manière dont Marlène glissa ses doigts entre les leurs ne prêtait pas à confusion.


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- Bon, alors, tu me racontes ?

« Vincent, viens à mon secours ! Je ne peux pas lui dire que tu es dans ma tête. »
« Pas de problème, ma chérie, je vais parler pour toi. Tu me laisses la main. »
« Elle est déjà sous sa robe, je te signale. »

- Ça me gêne un peu... ce n'était qu'en rêve...

« Qu'est-ce que tu vas lui raconter ? »
« Laisse-moi faire et simule la surprise comme tu le faisais au début avec moi. »


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- ... Tu me prenais dans tes bras, tu m'embrassais, et...

« Ça va pas, non ? T'es dingue ! Qu'est-ce qu'elle va penser de moi ? »
« T'occupe ! Regarde ses yeux et écoute sa main. »

Marlène, dont les yeux brillaient, caressait du bout des doigts le dos de la main qu'elle n'avait pas lâchée.
Vincent / Ève s'était interrompu.
Marlène relança :

- Et... si c'est tout, y'a pas de quoi fouetter un chat.


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« Prends ton air de pucelle effarouchée. Tu sais, celui que tu avais utilisé pour me faire croire que tu n'avais jamais connu le loup. »

- N... non. Après, nous avons fait l'amour. Et j'ai trouvé ça génial !

« Là, tu vas trop loin, Vincent. »
« Pas encore, mais la petite bête qui monte, qui monte... »
« Cochon ! »

Accompagnant les paroles, la main s'était insinuée sous la jupe et remontait doucement.

- Là, tu m'en bouches un coin. Tu m'avais déjà étonnée en prenant un amant - même si j'aurais pu redire sur ton choix - mais là...


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« Merci, Marlène ! C'est vraiment un toquard ! »
« Un toquard, ton meilleur ami ? Si tu n'avais pas trempé ta queue dans tout ce qui passait... »
« Quel langage ! Tu te dessales, ma chérie ! »

- ... je ne t'aurais jamais imaginée avec des goûts saphiques.
- Moi non plus. Mais ce ne sont pas les femmes, c'est juste toi.
- Tu es trop chou.


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Et sans autre forme de procès, elle se pencha et embrassa Ève à pleine bouche.
Dans cette attaque, la main se retrouva coincée très haut entre les cuisses ; l'extrémité des doigts appuyait contre une culotte qui n'était pas en coton.
Trop occupé à chatouiller la fine étoffe qui crissait sous ses attouchements, Vincent s'aperçut avec un temps de retard que sa chère Ève répondait ardemment au baiser.


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« Ben ma chérie, ça a l'air de te plaire... »
« Plus tard, Vincent, tu me déconcentres ! »

Marlène devait être très concentrée car sa culotte commençait à s'humidifier.


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- Oups, je dérange !

L'infirmière !
Elles n'avaient pas entendu la porte s'ouvrir.
Les deux femmes sursautèrent et reprirent une attitude décente.

- En tout cas, vous allez l'air d'aller mieux. J'en suis très contente.
- Ce n'est...

« Ma chérie, pas ça : « Ce n'est pas ce que vous croyez ! » Tu la prends pour une demeurée ? »

- Ce n'était qu'un petit bisou, se reprit Ève. Désolée si ça vous a choquée.

« Tu n'as pas vraiment l'air plus maligne, mais au moins tu es sincère. »


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- Non, non, pas du tout. C'était plutôt mignon.
- D'habitude, c'est beaucoup plus passionné, rajouta Marlène. Ève embrasse très bien. Aujourd'hui, elle était très sage.

« Ah bon, ce n'est pas une première ? Non seulement Paulo, mais Marlène ! »
« N'importe quoi ! Tu ne vois pas qu'elle se moque de l'infirmière ? »
« Si tu le dis... Mais je comprends mieux pour Marlène que pour Paulo. »

L'infirmière sourit à cette remarque impertinente.




- Je n'en doute pas. Je suis désolée de vous avoir dérangées, mais je venais vous annoncer que vous pourrez partir dès que vous aurez mangé et rempli la paperasse.
- Et que je trouve un chauffeur.
- Ne te fais pas de bile. Ce début de semaine est plutôt calme. Marinette s'occupera du salon toute seule. À quelle heure faut-il que je vienne ?
- Vous pouvez venir à partir de 14 h 30, le bon de sortie devrait être prêt. Je passe immédiatement au secrétariat.

Lorsque l'infirmière eut quitté la chambre, Marlène se leva :

- Bon, j'y vais. À tout de suite.
- Un petit baiser avant de partir ?


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« Vincent, tu es impossible ! »
« Tu es sûre que c'est moi qui ai dit ça ? »
« Je ne suis pas obsédée comme toi. »
« Dis-moi que tu n'en as pas envie ? »
« Là n'est pas la question, mais si l'infirmière revient... »
« Ne joue pas les chochottes. »

Le baiser profond, langoureux, sensuel, fut bien moins chaste que celui de l'arrivée.
Vincent eut tout le temps de caresser Marlène sans que sa douce moitié ne l'en empêche.


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« Alors, tu regrettes ? »
« Shut up ! »

____________________________________________________________

- Tu veux que je te prépare un thé ?
- Tout à l'heure si tu veux, mais d'abord je voudrais prendre un bain et me changer. Je pue l'hôpital. Il faut que je me débarrasse de cette odeur.

« Demande-lui de t'aider... »

Ève n'eut pas à le faire.
Marlène se proposa avant qu'elle n'ait eu le temps de parler :

- Tu vas avoir besoin de mon aide, avec ton épaule.
- Tu es trop gentille, ma chérie.

« Embrasse-la, elle n'attend que ça ! »
« Je commence à comprendre pourquoi tu tirais tout ce qui bougeait ! Tu es complètement obsédé, mon pauvre chéri. »




Néanmoins, Ève s'exécuta sans se faire prier.
Elle posa ses lèvres sur la joue de Marlène pour un chaste baiser.
Du moins, elle pensait le faire.
Sa complice, par un adroit glissement, lui opposa sa bouche et pointa une langue qui s'empressa de forcer la défense hypocrite des incisives pas du tout incisives d'Ève.

« Qu'est-ce que je t'avais dit ! »


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Les deux femmes se séparèrent, pantelantes.

- Tu embrasses comme un mec ! Mieux qu'un mec !
- J'ai eu un bon professeur.

« Merci, ma chérie ! »

- Peut-être que j'ai eu tort... dans ma salle de bain. J'aurais peut-être dû le laisser faire.

« Comme quoi il vaut mieux avoir des remords que des regrets. »

- Tu n'aurais été qu'une de plus ! Je suis sûre qu'il a tenté sa chance avec toutes les nanas de la rue.


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« Pas avec la Lulu, mon cœur. »
« Heureusement ! J'espère que tu n'étais pas gérontophile ! »
« Pourtant, avec sa blouse grise et ses cheveux gras, elle était bandante. »
« Crétin ! »

Bandante, Marlène, l'était.
Elle avait changé sa robe assez sage du matin pour quelque chose de plus sexy qui la mettait particulièrement en valeur, qui contenait avec difficulté son opulente poitrine et offrait une vue panoramique sur ses deux demi-globes laiteux.




Les deux femmes se rendirent dans la salle de bain.
Vincent avait conçu les plans de cette pièce avec quelques idées derrière la tête : une vaste cabine de douche et, surtout, une baignoire de compétition, toutes deux pensées pour batifoler.
Malheureusement, lorsqu'ils étaient entrés dans la maison, deux ans auparavant, Ève n'avait plus vraiment envie de batifoler.




- Je prendrais bien un bain...
- Je ne te le conseille pas, ton bras ne doit pas être trop sollicité.
- Oui, mais sous la douche, je vais avoir du mal.
- Qui va t'aider, chérie ? C'est Marlène !
- Tu ferais ça ?
- Quelle question !
- Tu vas être trempée... sauf si tu te mets nue.
- C'est bien ce que je comptais faire.




« Là, ce n'est pas moi qui te l'ai suggéré. »
« Tais-toi ! »
« Bien, Madame. Je vais me contenter de mater. »

- Attends, je vais t'aider à te déshabiller.

Pour ne pas qu'elle rentre en soutien-gorge, l'infirmière avait dû découper l'emmanchure d'un tee-shirt.
Marlène dut s'escrimer pour l'ôter sans solliciter l'épaule d'Ève encore endolorie.
Vincent remarqua avec plaisir que ce prétexte lui permit de peloter les seins, frôlant à plusieurs reprises les tétons qui ne purent faire autre chose que de se redresser.


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« Tu crois, ma chérie, qu'une bandaison psychique, ça existe ? Car là, je crois que j'ai une sacrée érection. Et si j'en juge l'état de « notre » vagin, ça ne te laisse pas indifférente... »
« Tu vas te taire à la fin ? »

Marlène fit rouler les mamelons d'Ève sous ses pouces.

- Tu as une superbe poitrine, chérie... Et des tétons réactifs. Hum...




Ève ferma les yeux et ne les rouvrit que lorsqu'elle sentit deux lèvres humides se poser sur son ventre.

« Ne t'en fais pas, ma belle, tu as des jambes de star et un cul de reine ! »
« C'est pour ça que tu allais chercher de la chair fraîche ailleurs ? »


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Marlène descendit la culotte de ses mains enveloppantes ; elle la fit glisser lentement.
Soudain, elle se figea et s'exclama :

- Ce n'est pas possible, ma chérie, comme ton clitoris bande !

Sous l'effet de l'excitation retrouvée, le clitoris d'Ève se dressait en effet fièrement.
Subjuguée, Marlène y porta timidement le doigt.
Effet immédiat, il se gonfla « d'orgueil » un peu plus.
Elle fit alors asseoir Ève sur le rebord de la baignoire et tomba à genoux.
La tentation était trop grande.




« Je sens que ça va être chaud, ma chérie... »
« J'espère, mais tu restes spectateur. Et tu n'es pas devant un match de foot ! »
« C'est vrai, et je n'ai pas ma bière non plus. »
« Je te dispense de tes commentaires débiles. »
« Je ne te garantis rien. »

Marlène approcha ses lèvres, emboucha ce clitoris et commença à le sucer comme elle l'aurait fait avec un pénis masculin.
Ève ouvrit autant les jambes que possible.


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- C'est divin, ma chérie...

« Tu m'imites, maintenant ? »
« C'est venu tout seul, Vincent. »
« Je sens que tu vas être son mec. Tu vas avoir besoin de mes conseils. »
« Shut up ! »

- ... mais si tu continues, je vais jouir. Arrête, s'il te plaît.

« Là, tu m'en bouches un coin ! Tu ne pouvais pas la laisser aller au bout ? »
« Tu es bien un mec : tout, tout de suite ! Après, je la remets dans ma culotte et je vais me planter devant la téloche. »

De ses mains, elle repoussa la tête dont la succion risquait de la faire exploser en vol.




- Nous avons le temps. Aide-moi à retirer mes dernières fringues.

À regret, Marlène abandonna son sucre d'orge.
Ève, un brin perverse, garda ses cuisses largement ouvertes, offrant une vue imprenable à son amie agenouillée sur une vulve plus qu'entrebâillée d'où sourdait un filet de cyprine.

Marlène plongea son majeur entre les lèvres, récolta du bout du majeur un peu de ce liquide magique qu'elle lécha avec gourmandise.

- Tu as raison, ça sent l'hôpital. À mon tour ! dit-elle en se relevant.


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Vincent en eut pour son argent.
Marlène effectua un strip en règle.
Il dut se retenir pour ne pas mettre « leur » main entre les jambes de sa femme.


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Se campant face à la baignoire, Marlène descendit son top lentement tout en comprimant ses avantageuses rondeurs de la paume de ses mains.
En s'ouvrant, le top révéla deux obus de gros calibre dont les tétons hors norme s'érigeaient déjà.


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Elle posa le vêtement sur le rebord de la baignoire à la droite d'Ève, lui balayant le visage avec ses seins.
Se reculant, elle se montra aussi provocante en jouant avec ses tétons.




Ève resta figée, les mains crispées sur l'émail de la baignoire.
Pourtant, Vincent sentait « leur » vagin s'imprégner d'un liquide chaud et visqueux.

« T'es conne ! Pourquoi ne lui as-tu pas empoigné ses seins ? »
« Merde ! Et laisse ma main tranquille ! »

Vincent avait essayé sans succès de porter sa main entre leurs cuisses.




Marlène continuait son numéro.
La fermeture Éclair descendue, la jupe ne résista pas longtemps.
Tandis que ses mains caressaient toujours ses seins, sa jupe tomba à ses pieds juste par des tortillements appropriés de ses fesses.
Elle suivit le même chemin que les atours précédents, avec les mêmes conséquences.

Le locataire du cerveau d'Ève bavait devant ce spectacle qui atteignit son apogée quand le tanga fut ôté.




Ève se leva et applaudit.

- Tu es magnifique.

Elle attira la strip-teaseuse et colla son corps au sien.
Leurs bouches se joignirent alors que leurs mains partaient en reconnaissance de leurs corps dénudés.

« Finalement, mec ou gonzesse, c'est toujours le même scénario. Surtout que je ne sais pas si tu as remarqué, mais elle est obsédée par « notre » clitoris ! »
« « Notre » ? « Mon », si ça te dérange pas. »
« Comme tu veux, ma chérie ; en tout cas, ta douche, ce n'est pas pour tout de suite. »

Vincent avait raison : invariablement, les mains « tantôt l'une, tantôt l'autre » revenaient jouer avec « leur » bouton d'amour.
Elles le titillaient, tournaient autour, le pinçouillaient, le décapuchonnaient.
Complètement désorientée, Ève, dans un équilibre précaire avait renoncé à rendre les caresses.


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Prise dans cette montée inexorable du plaisir, elle se laissait aller à celles que lui prodiguait Marlène.
Comprenant sans doute que la situation allait lui échapper et que son amie allait jouir avant qu'elle ne parvienne à ses fins, elle s'agenouilla de nouveau face à elle, empoigna les deux fesses et maintint le bassin d'Ève collé à son visage.
Il n'était plus question de finasser : sa bouche fondit sur son clitoris qu'elle aspira goulûment.




Vincent fut submergé par leur plaisir.
Un plaisir du corps entier, des orteils à la racine des cheveux.
À l'arrivée de l'orgasme, ils prirent une immense inspiration qui remonta « leurs » seins de plusieurs centimètres, cage thoracique bloquée durant la jouissance, explosion libératoire ensuite et reflux sonore de l'air.


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Épuisée, Ève s'affaissa dans les bras de son amante dans l'intention d'un baiser de conclusion.

- C'était merveilleux ! Mais toi, t'es restée sur ta faim ?
- Pas grave, nous aurons le temps après ta douche. Enfin, si tu veux.
- Si je veux ? Tu me poses la question ? Tu m'as...


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Ayant retrouvé son quant-à-soi, Ève avait aussi retrouvé sa réserve.
Elle se demandait comment elle avait pu être aussi hardie depuis son réveil à l'hôpital.
Est-ce que l'esprit de Vincent l'influencerait ?

« Je n'ignore plus rien de ce que tu penses, et je ne t'ai pas du tout influencée.
Tu as juste attendu ma mort pour te décoincer. »

- Je t'ai quoi ?

« Tant pis, tu vas l'entendre, chou ! »

- Tu m'as sucée comme jamais Vincent ne l'avait fait.

« Salope ! »

En rosissant légèrement, elle continua :

- J'ai toujours eu l'impression qu'il avait peur de le casser. Alors que toi...

« Et moi qui me décarcassait pour être tendre... Pfff, tu vas voir ce soir ! »
« Je ne verrai rien car ç'en est fini des masturbations à la con ! Marlène a deux mains et une bouche. »
« Plus performante, j'ai compris. »

Durant ce court échange, Marlène avait aidé Ève à se relever et elles étaient entrées dans la cabine de douche.


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« Si j'ai bien compris, Marlène t'a fait plus jouir que moi. »
« Je n'ai pas dit ça, Vincent. Tu m'as fait grimper aux rideaux bien plus haut. »
« Tu me rassures. »
« Quoique ces dernières années, tu ne m'as pas fait jouir souvent... »
« Pourtant, tu faisais toujours autant de bruit. »
« Simulation, tu connais. Mais sur ce coup, elle m'a tétée divinement. Ce n'est pas vrai, je parle comme toi maintenant ! Et après tu diras que tu ne m'influences pas... »
« Je te le jure ! Mais j'ai l'impression qu'on se mélange de plus en plus. »
« Qu'est-ce qu'on va faire ? »
« Je ne sais pas. Je ressens les mêmes choses que toi. Quand tu as joui, c'était énorme ! Je peux te dire que je n'avais jamais joui comme ça. Ça ne m'avait jamais pris le corps comme ça « nous » l'a pris. »


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Marlène avait réglé le jet et mouillait Ève.
Elle s'étonna :

- Tu me parais bien soucieuse...
- Pas soucieuse, mais...

« Qu'est-ce que je lui dis ? »
« Brode sur première fois... pas lesbienne... »

- ... c'est la première fois avec une femme. Enfin, avec toi. Ça a été si fort ! J'ai peur...

« Tu vois, ma chérie, il suffisait de te lancer. »

- Peur de quoi ?
- Que tu fasses ça juste par pitié, pour me faire oublier mon deuil.
- Ève, depuis que je te connais, j'ai envie de te prendre dans mes bras.

« Sans compter m'allumer dans la salle de bain... »

- Je ne pensais pas que tu étais lesbienne.
- Je ne le suis pas. Enfin, je ne crois pas. Tu m'as fait vachement plaisir ce matin à l'hôpital quand tu m'as dit que c'était moi et pas une femme que tu avais embrassée...

« Les gonzesses, faut que ça roucoule. »
« Parce que vous ne faites pas la même chose ? »
« Si, mais avant de baiser. Après, c'est inutile. »
« Salaud ! Ben va falloir que tu endures car, vois-tu, j'ai envie que ce ne soit pas juste un one-shot, comme tu dirais. »


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Après une longue douche entrecoupée de mamours qui agacèrent/excitèrent Vincent, où Ève voulut rendre la monnaie de sa pièce à Marlène, les deux femmes s'octroyèrent une petite collation.
Les émotions, ça creuse !

____________________________________________________________

Une semaine après sa sortie d'hôpital, Ève tentait de redonner à sa vie un cours normal, aidée par Marlène mais aussi par les longues discussions en interne avec son mort.
Les deux femmes envisageaient la possibilité de vivre en couple sans se cacher.

Vincent, qui commençait à mettre beaucoup d'eau dans son vin, reniant peu à peu ses principes machistes, encourageait sa veuve à vivre son histoire d'amour sans complexes et sans soucis du qu'en-dira-t-on.




C'est à ce moment que Paul l'appela au téléphone.
Ève, naïve, pensa que c'était pour tenter de renouer leur relation.
Elle s'apprêtait à lui faire comprendre gentiment que le mot « fin » avait été écrit, qu'elle était passée à autre chose.
Ce n'était pas la cause de son appel.
La rumeur se répandait dans le village qu'elle avait une liaison avec la coiffeuse, et il la noya sous un flot d'insultes avant qu'elle ne lui raccroche au nez.




Cela déclencha une discussion surréaliste à deux niveaux : Ève avec Marlène et Vincent avec Ève.
Vincent, retrouvant son instinct batailleur, voulait aller casser la gueule à ce connard ; Ève lui répliquant que le « pur esprit » qu'il était devenu aurait quelque mal à user de ses poings virtuels.
Marlène, guère moins agressive, proposait d'aller lui couper les couilles et de les lui faire bouffer.

« Tu as vraiment bien choisi, ma chérie : ta nana est un mec comme je les aime... avec quelque chose de plus. »
« Tu as fait des progrès, mais tu restes un sacré macho ! »
« Parce que le Paulo, en te traitant de gouine, de bouffeuse de chatte, il n'est pas macho peut-être ? »
« Il a fallu mon accident pour que j'ouvre les yeux. »
« Elle a raison, Marlène : il faut lui faire bouffer ses couilles ! »
« Vachement réaliste, comme proposition... »
« Métaphoriquement, je veux dire. »

Les deux femmes, aiguillonnées par les insinuations perfides et répétées du mort, finirent par trouver une solution.


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Le soir même, Ève déboulait chez Paul.
Pour l'occasion, elle portait une jupe ample, qui lui arrivait au-dessus des genoux, des Dim-up blancs et un haut sexy, blanc et ajouré, laissant deviner sa poitrine sans la révéler.
Elle sonna.
Paul lui ouvrit la porte.

- Qu'est-ce que tu fous là ? lui cracha-t-il, peu amène.

« Allez ma chérie, te dégonfle pas. Fonce ! »
« Je ne vais pas me dégonfler. Avec lui, je vais régler mes comptes avec tous les machos de ton genre qui exploitent les nanas. »

Sans un mot, elle le repoussa à l'intérieur de l'appartement jusqu'au salon.
Son handicap se révélait un avantage car Paul n'osait pas la brusquer de peur de lui faire mal.
Comme elle le pensait, à cette heure il était en pyjama et en tee-shirt.
Ça l'arrangeait.
Elle l'accula contre son canapé.
De sa main libre, elle agrippa le haut du pyjama et, tout en s'agenouillant, elle le descendit sur ses genoux.

- Mais... mais...

Une bite molle mais d'un beau volume apparut.

« Bel engin ! Je comprends mieux. Pas si beau que le mien, mais enfin... »
« Avant de ricaner, attends de le voir quand il bande. »
« D'accord ; mais est-ce qu'il savait s'en servir ? »
« Ça, mon chéri, ça ne te regarde pas. Et tu ne le sauras jamais, car ce soir c'est moi qui vais me servir. »


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Elle l'empoigna de sa main libre, et sans tendresse aucune l'amena à sa bouche.
Elle l'enfourna avec une facilité qui dénotait une certaine habitude.
Paul, saisi, continuait de bêler :

- Mais... mais...

S'il eut un instant la pensée de la repousser, le temps qu'elle arrive à son cerveau sa bite avait décidé que c'était une mauvais idée.
Son volume et sa longueur avaient déjà doublé.

« Tu as raison : sacré morceau ! Tu n'as pas eu de problèmes ? »
« Ben non. Juste une question de lubrification. Tu verras. »

Tenant les couilles bien serrées entre ses doigts, elle pompait ce dard énergiquement.

« Tu es pire que ces nanas du X ! »
« Je ne suis pas là pour lui montrer mon amour. Je veux juste qu'il bande un max. »
« Ben, tu es en bonne voie ! »
« Il a encore un peu de marge. »




Et Ève, tel un Shadock, pompait, pompait.
Sa bouche coulissait sur la bite de Paul qui enflait, enflait.
Elle l'enfonça jusqu'à ce qu'elle touche sa luette.
Si, au début, les boules venaient battre contre ses lèvres, maintenant elles en étaient éloignées de plusieurs centimètres.




De la bave coulait aux commissures de celles-ci.
Des larmes perlaient au coin des ses yeux.
Rien ne semblait pouvoir ralentir Ève.

« Attention, il va venir ! »
« Merci ! J'allais me faire avoir. »

Elle repoussa brutalement Paul et le fit choir sur son canapé.
Sans lui laisser le temps de dire ouf, elle l'escalada, positionna sa vulve au-dessus du dard érigé et s'y ficha d'un seul élan.
Paul la regarda d'un œil ébahi.


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- Ben oui, mon gros, je n'ai pas de culotte !

« Tu es vraiment une sacrée... »
« Ta gueule ! Ne me déconcentre pas, sinon il va jouir tout seul. »
« Tu ne vas quand même pas lui montrer qu'il te fait jouir ! »
« Si ! »

Ève entreprit un galop effréné.
Cette bite qui pénétrait « leur » vagin transportait Vincent.
Pour lui, c'était une aubaine ; il avait poussé Ève à ce marché.
Il savait qu'elle savait que c'était un cadeau qu'elle lui faisait.
Jamais il n'avait ressenti ça.




Sentir ce dard les ramoner, la contraction de tous les muscles intérieurs, les vibrations envoyées dans tout le corps et cette chaleur qui les envahissait...
Malheureusement, son expérience fut courte.
Chauffé comme il l'avait été, le Paulo jouit en quatre allers-retours exactement.

Ève s'expulsa aussitôt et cracha :

- Petit joueur...

Elle s'assit sur les mollets de l'homme, remonta sa jupe, offrant sa chatte trempée de sperme.


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« A toi, Vincent. Fais-moi jouir ! »
« C'était ça, ton idée ? T'es encore plus garce que je croyais. »

Vincent prit la main (c'est le cas de le dire).
Il la plongea entre « leurs » cuisses et entreprit une symphonie pour doigt, vulve et clitoris.
Il fit savamment monter la sauce.

« Prends ton temps. Je veux qu'il en bave et qu'il voie ce qu'il a perdu. »
« Tu le regrettes ? »
« Nan ! Mais là je règle mon compte avec tous les mecs. »
« Tous ? »
« Oui. Toi y compris ! »




Il prit donc son temps.
Il le prit tellement que lorsqu'Ève jouit, Paul présentait une belle érection.
Il tenta de remettre le couvert mais il prit un revers sur sa bite qui l'en dissuada.

- Tu vois, mon pauvre ami, je prends bien plus mon pied avec Marlène qu'avec toi. Et si tu dis encore quoi que ce soit, je raconte partout que tu as été incapable de me faire jouir.

« Tu n'oserais pas ! »
« Au point où en est ma réputation... »

- Tu ne disais pas ça avant.
- Non, parce que je voulais rendre Vincent jaloux ! Maintenant qu'il n'est plus là, ça ne m'amuse plus...




« Et dire que j'ai vécu des décennies avec toi... »
« Ben oui ! Tu n'as pas su y faire, mon pauvre chéri ! »

- ... je n'ai plus besoin de simuler. Tu as peut-être une grosse bite, mais franchement, c'est plutôt primaire comme logiciel.

« Je t'aime, ma chérie ! »
« Moi aussi, Vincent ! »

____________________________________________________________

Il serait fastidieux de conter le quotidien de la vie des deux femmes depuis qu'elles vivent ensemble au vu et au su de tous.

Après les nombreux heurts des premiers 15 jours et après le raid sur la bite de Paulo, la cohabitation entre le mari et la femme connut une ère de complicité comme ils n'en avaient jamais eue durant leurs années de vie commune.


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Partageant les mêmes émotions, encore que partager n'est pas le bon mot.
Terme trop restrictif pour ces deux esprits vivant en symbiose totale et qui sonnaient à l'unisson.
Vincent, revenu de beaucoup de ses a priori machistes, déclara même un jour : « La mort m'a rendu moins con. »
Ils avaient décidé d'un commun accord qu'elle ne parlerait à personne de leurs « voix intérieures », même pas à Marlène.
Surtout pas à Marlène !

Ève se satisfaisait de cette situation, et ce fut un choc quand, à la suite d'une coloscopie de contrôle, cet équilibre harmonieux bascula.
Se réveillant de l'anesthésie, Ève, dans ce qui était devenu une seconde nature, s'adressa à son double :

« Tu as senti quelque chose, Vincent ? Moi, j'ai à peine eu le temps de compter jusqu'à 3 que déjà j'étais en salle de réveil. »


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Silence radio.
Elle réitéra sa demande plusieurs fois sans succès.
Elle ne s'alarma pas outre mesure : Vincent avait des moments de mutisme.

Elle commença à se poser des questions lors du câlin du soir quand Marlène vérifia d'un doigt coquin si son anus n'avait pas été trop dilaté.
Vincent aurait dû faire des remarques cochonnes.
Mais rien.
Fatiguée par l'intervention et la séance à l'horizontale avec son amante, elle s'endormit sans pousser plus loin sa réflexion.




L'inquiétude la prit réellement le lendemain matin.
Marlène partie au travail, elle appela son mort.

« Vincent ? Vincent, mon petit Vincent, mon gros cochon, réponds-moi. Arrête de bouder. »

D'abord en mode interne, elle répéta cette phrase sous différentes variantes un nombre incalculable de fois.
Sans résultat.

Ensuite, elle le fit à haute voix.
Toujours sans succès.

Les jours passèrent.
Peu à peu, ses appels s'espacèrent.
Elle appréciait sa vie avec Marlène et cette nouvelle intimité.




Après plusieurs semaines, elle avait renoncé.
Il était définitivement parti.
Ce n'était pas plus mal, même si elle se posait encore beaucoup de questions.
Avait-elle imaginé cette présence ?
Était-ce un épisode schizophrénique, conséquence de son accident ?
Son esprit s'était-il libéré de l'emprise de son mari par cet artifice ?

Pourtant, cela semblait si réel !
Était-il parti parce qu'elle avait fait son deuil grâce à l'amour de Marlène ?
Ou, ultime solution : leurs esprits avaient-ils fusionné en une seule entité ?




Il lui arrivait de penser que c'était la bonne explication, surtout quand elle balançait, dans l'intimité, la main au cul de sa compagne.
Geste qu'elle abhorrait et qu'il adorait, qu'elle avait dû subir chaque fois que son postérieur passait à portée de sa main...
Aurait-elle un jour la réponse ?
Mais est-ce que, en fait, ça avait une quelconque importance ?

Fusion

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