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David, la bouteille en main, servit la jeune fille en s'adressant à moi : - T'es passé devant chez Marco ? - Ouais, pourquoi ? - Y'avait du monde ? - J'sais pas... pas remarqué. Pourquoi ? - Marco vend son bar. Il prend sa retraite. - Ah, tiens... - Alors, ce soir, il paye son coup. - Oh putain ! Ah ben ils vont encore être propre, là-dedans, je vois ça d'ici, spéculai-je en professionnel de l'hygiène. - Y'a des chances. - Ça va se terminer comme l'année dernière : dans la joie et la bonne humeur ! - C'est qui, Marco ? La voix de la demoiselle nous surprit David et moi et je crois qu'aucun de nous n'avait envie de répondre à cette question que la jeune fille nous posait en nous toisant alternativement. J'embrayai : - Marco ? Houlllaaaaa... - On va faire vite, solutionna David. - Ouais, c'est mieux, concédai-je. - Marco, c'est le mec qui tient le bistrot en bas de la rue, celui qui fait l'angle. - Ah... Mais comment ça s'est terminé, l'année dernière ? Il a déjà vendu son bar l'année dernière ? Il le revend une deuxième fois cette année ? - Nan mais... piétina David. Demande-lui, fit-il en me pointant du bout de son tarin, il y était, l'année dernière. Elle se tourna vers moi : - Ça s'est terminé dans la joie et la bonne humeur chez Marco l'année dernière ? Ça avait l'air de l'amuser. En fait, c'est l'impression qu'elle voulait donner. Il était assez facile de deviner qu'elle avait envie de discuter, de prendre contact avec des gens, quels que soient ces gens et quel que soit le sujet. Mais si le sujet c'est la joie et la bonne humeur, ça aurait été con de laisser passer l'occasion. - Ouais nan mais... - Il s'est passé quoi, chez Marco, l'année dernière ? Cette fille était beaucoup moins con-con qu'elle voulait bien le laisser paraître. - À la décharge de Marco, ce qu'il s'est passé chez lui, il y est pour rien. Marco, il est comme il est, c'est pas un ange, ça non. Mais, suite à ce qu'il s'est passé chez lui, vous risquez d'entendre tout un tas de trucs débiles sur son compte. Moi, j'y étais, je sais ce que j'ai vu. C'est pas un super pote à moi mais j'aime pas qu ‘on raconte des bobards dans le dos des gens. - Je veux bien entendre. - Alors voilà, commençai-je. Il y a presque un an, en juin, après les épreuves du bac, toute une tripotée de lycéens s'est pointée chez lui. Des mecs, des filles, ils venaient de se soulager du bachot, ils étaient fermement décidés à se ramasser une charretée de tacot. Bon. Moi, j'arrive là-dedans pour boire un godet, le bac, je l'avais passé depuis bien longtemps, j'en avais rien à foutre, j'avais complètement oublié que ça existait, je pensais même que ça avait été aboli sous Pompidou. J'étais au comptoir, peinard, je buvais mon coup au milieu de tous ces minots surexcités. Et puis, merde, au bout d'un moment, je me dis « C'est bizarre, l'ambiance, ce soir... » et je tourne la tête et mes yeux tomb David, la bouteille en main, servit la jeune fille en s'adressant à moi : - T'es passé devant chez Marco ? - Ouais, pourquoi ? - Y'avait du monde ? - J'sais pas... pas remarqué. Pourquoi ? - Marco vend son bar. Il prend sa retraite. - Ah, tiens... - Alors, ce soir, il paye son coup. - Oh putain ! Ah ben ils vont encore être propre, là-dedans, je vois ça d'ici, spéculai-je en professionnel de l'hygiène. - Y'a des chances. - Ça va se terminer comme l'année dernière : dans la joie et la bonne humeur ! - C'est qui, Marco ? La voix de la demoiselle nous surprit David et moi et je crois qu'aucun de nous n'avait envie de répondre à cette question que la jeune fille nous posait en nous toisant alternativement. J'embrayai : - Marco ? Houlllaaaaa... - On va faire vite, solutionna David. - Ouais, c'est mieux, concédai-je. - Marco, c'est le mec qui tient le bistrot en bas de la rue, celui qui fait l'angle. - Ah... Mais comment ça s'est terminé, l'année dernière ? Il a déjà vendu son bar l'année dernière ? Il le revend une deuxième fois cette année ? - Nan mais... piétina David. Demande-lui, fit-il en me pointant du bout de son tarin, il y était, l'année dernière. |